Les femmes ont conquis certains droits en Afrique de l’Ouest, variables selon les pays : parité dans la représentation politique au Sénégal (2010) ; loi sanctionnant les mutilations génitales féminines (1999) ; transmission de la nationalité (Sénégal). Toutefois, de nombreux droits continuent de ne pas être légalement garanties (accès à la terre : Sénégal, Mali, Niger, Côte d’Ivoire ; les lois adoptées à ne pas être appliquées, et les comportements marqués par certaines coutumes ou traditions légitimant les inégalités de genre).

Les tendances qui caractérisent le contexte ouest-africain récent ne paraissent pas favorables à une plus grande égalité et à la progression de leurs droits. Ce sont les femmes qui paient le tribut le plus lourd aux violations nouvelles ou renouvelées des droits humains et à la dégradation dans différent pays de la gouvernance et de l’état de droit.

  • Terrorisme : les femmes en sont devenues les victimes autant que les instruments (Nord-Nigéria ; Sud-Est du Niger).
  • Conflits : quel que soit leur camp, les femmes en sont aussi les premières victimes, et les mécanismes de justice transitionnelle (Mali, Côte d’Ivoire, Sierra-Léone ou Libéria) ne prévoient aucun dispositif sexo-spécifique.
  • Droits civils : le poids des courants religieux fondamentalistes fait obstacle à leur promotion ou à leur application (Code de la Famille au Mali, mariage précoce au Niger).
  • Droits politiques : les femmes continuent à n’occuper que de 12 à 30% des fonctions électives.
  • Droits économiques : le revenu des femmes reste inférieur de 20% en moyenne à celui des hommes. Dans les zones où les terres sont accaparées – par des sociétés multinationales ou nationales – ce sont d’abord les femmes rurales qui font les frais des expropriations ; dans le secteur formel, les rémunérations des femmes sont parfois inférieures de 50% à celui des hommes. De manière générale, les lois ne garantissent pas, ou peu, les droits des femmes à la propriété et à la gestion de leurs biens.

Les jeunes femmes sont doublement affectées par les inégalités de genre et de génération, dans la sphère privée, comme dans la sphère publique (institutions étatiques comme institutions de la société civile).

Les médias ne contribuent pas de manière décisive ni à la promotion des droits des femmes, ni au changement des opinions et des comportements. Ils reflètent le plus souvent le conservatisme croissant des opinions publiques : les femmes sont invisibles dans 70 à 90% des articles de presse écrite. Pour le reste, elles sont décrites dans des rôles sociaux traditionnels et secondaires, et dans un langage stéréotypé et dévalorisant. D’autre part, les femmes dans les rédactions des newsrooms, se heurtent à un « plafond de verre » ainsi qu’au chantage sexuel qui font obstacle à leur promotion à des postes de responsabilité.

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