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Jean Ngounou, économiste, administrateur des entreprises : «Décréter l’homosexualité dans la société africaine est intolérable dans le contexte actuel»

Les hommes qui aiment les hommes ne sont pas des humains. On va prétendre que c’est naturel mais on chasse parfois le naturel même s’il va revenir au galop.

 

On prétend que cette orientation est innée chez certains mais on peut en guérir. On le fera par tous les moyens en notre possession. On ne peut pas de façon normale prendre un engagement dans ce sens-là. L’avis de la population compte d‘abord, le gouvernement seul ne peut pas prendre cette décision. Si l’argent a été pris sous la condition qu’il faille intégrer cette population qui serait marginalisée, je considère que le Cameroun avait besoin d’argent, et il l’a pris où qu’il vienne. Même si cette enveloppe est destinée à la réalisation de certains projets, on ne les mettra pas en œuvre, parce que cela ne correspond pas à nos mœurs. A partit du moment où on a demandé et obtenu cet argent, on le prend puis on en fait ce qu’on veut. Les conditions on les verra plus tard, et le plus tard possible.

Le Fonds Mondial aura un résultat partiel, parce qu’on aura pris cet argent et qu’on l’aura utilisé dans d’autres domaines.

Dans le cadre de la lutte contre le sida, on peut concevoir que les conséquences de l’homosexualité sont dommageables. Cependant qu’il faille décréter l’homosexualité dans la société africaine est intolérable dans le contexte actuel. Peut-être que les générations futures le feront, mais cela ne coïncide pas avec nos mœurs en ce moment. Ça devient un fléau au Cameroun parce qu’il semble qu’il doit avoir beaucoup d‘argent derrière cette activité.

Apparemment, dans les pays africains, c’est beaucoup plus les voyous, les gars qui s’inspirent de l’homosexualité pour se faire de l’argent. Quand on dit qu’on a des rapports sexuels avec une autre personne de son sexe pour avoir de l’argent je ne peux pas penser autrement. On n’empêche pas aux hommes qui aiment les hommes de vivre, parce que cela relève de leur vie privée, mais ils ne doivent pas rendre cela public. Que cela se fasse de façon officielle dans notre pays actuellement est prématurée.